Une possible intégration du territoire soudanais à l'Égypte s'estompe en 1956 avec la proclamation d'indépendance du Soudan. Une lutte armée s'engage entre le Nord musulman et le Sud où une minorité, essentiellement noire, réclame son autonomie. Le pays vit une situation politique instable avant le coup d'État qui porte le général Gaafar Nemeyri au pouvoir en 1969. Le gouvernement musèle d'abord les extrémistes religieux, puis les communistes, avant d'obtenir temporairement la paix avec le Sud. L'adoption de la loi islamique (charia), en 1983, relance les hostilités. La détérioration de l'économie, qui s'explique en partie par la guerre, et une série de catastrophes naturelles plongent la population soudanaise dans le marasme. Les années 1990 seront marquées par des efforts de paix, dont un cessez-le-feu en 1995, et une nouvelle entente avec les rebelles sudistes. À partir de 1989, le pouvoir est assuré de façon autoritaire par le colonel Omar el-Bechir. La contestation contre le sort réservé aux non-arabes provoque, en 2003, un conflit sanglant dans la région du Darfour. Elle suscite la réprobation internationale à l'endroit du président el-Bechir. En 2011, un long contentieux prend un nouveau virage alors qu'à la suite d'un référendum le Soudan du Sud, riche en ressources pétrolières, obtient son indépendance. Une page se tourne en avril 2019, lorsque le président est renversé par des militaires à la suite d'intenses protestations populaires. Cet événement laisse entrevoir l’espoir d’une transition vers un régime plus démocratique. Des accords de paix avec les rebelles du Darfour laissent également présager une accalmie, même si des violences persistent. Une grande pauvreté et un endettement important continuent toutefois de hanter le pays. Depuis 1945, ce pays a été marqué par l'affrontement avec 16 groupe(s), faction(s) ou territoire(s) ayant fait, pendant les périodes indiquées, au moins 25 morts par année: Alliance nationale démocratique Anya nya Front de salut national Front pour une charte islamique Front révolutionnaire soudanais Militaires Soudan Mouvement populaire de libération du Soudan Mouvement pour la justice et l'équité Mouvement/Armée de libération du Soudan Mouvement/Armée de libération du Soudan Mouvement/Armée de libération du Soudan - Minnie Minawi Mouvement/Armée de libération du Soudan du Sud Mouvement/Armée démocratique du Soudan du Sud Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan-Nord Parti communiste du Soudan Soudan du Sud Au plan de l'organisation des pouvoirs, il s'agit d'un État unitaire. Le régime politique est généralement associé à une dictature; l'essentiel des pouvoirs se trouve entre les mains du groupe dirigeant. Le système électoral est du type majoritaire uninominal. Le droit de vote pour les femmes a été reconnu en 1964.

C'est en dépit de pressions exercées par l'Égypte, qui souhaite son annexion, que le Soudan déclare son indépendance en 1956. Dans la guerre civile qui s'engage, le gouvernement reçoit le soutien de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), alors que les sécessionnistes ont l'appui des États-Unis et de pays voisins comme l'Éthiopie. Sous la gouverne du général Gaafar Nemeyri, au pouvoir depuis 1969, le Soudan se rapproche graduellement de l'Égypte avec qui il signe un traité de défense mutuelle en 1976. Des tensions avec le monde occidental, particulièrement les États-Unis, et des pays voisins émergent au cours des années 1990 alors que le Soudan est accusé d'abriter des terroristes. Khartoum adoptera des positions plus modérées par la suite. L'attitude répressive du gouvernement lors de la guerre du Darfour (2003-2006) lui vaut toutefois la réprobation internationale. Une mission des Nations unies et de l’Union africaine y est active à partir de 2007. La diplomatie soudanaise est également active. Elle entretient des relations étroites avec des pays de la région, notamment l’Égypte et le Soudan du Sud, avec qui les liens se resserrent après la sécession de 2011. Un rapprochement s’effectue aussi auprès des États-Unis, tandis que, sur le plan économique, des liens étroits se tissent avec la Chine dont la demande en pétrole est considérable. Ce pays est membre de plusieurs organisations internationales dont: ONU [12 novembre 1956]